M A S S   S U R V E I L L A N C E

Nous vivons dans une société de surveillance. Que ce soit dans la rue ou dans l’intimité de nos foyers, les États donnent de l’argent public à des entreprises privées pour qu’elles nous espionnent.

L’espionnage d’État n’a rien de nouveau : les gouvernements surveillent depuis longtemps les populations indisciplinées afin d’anticiper et éliminer les menaces potentielles avant qu’elles ne deviennent réalité. Les progrès de la technologie numérique au cours des dernières décennies permettent toutefois désormais aux États de surveiller des peuples entiers à un niveau sans précédent et profondément inquiétant. Alors qu’auparavant les gouvernements espionnaient des cibles spécifiques, il sont désormais équipés, grâce à la technologie numérique, pour nous espionner tous, tout le temps : tout le monde est suspect, et personne n’est à l’abri.

George Orwell avait mis en garde contre un avenir dystopique dans lequel « des yeux vous observent en permanence, que vous soyez endormi ou éveillé, à l’intérieur ou à l’extérieur… [où] rien ne vous appartient, à l’exception des quelques centimètres cubes de votre crâne ». Ce futur dystopique est aujourd’hui une réalité.

Le développement de la surveillance numérique, un marché en constante expansion pour les produits high-tech, associés à un discours sécuritaire asséné comme une évidence incontestable et à une tendance à la privatisation des services publics : le résultat de ce cocktail explosif est que les États peuvent désormais s’appuyer sur de multiples outils numériques pour surveiller et contrôler la société. Des technologies de surveillance comme la reconnaissance faciale, les outils d’extraction de données téléphoniques, les drones et les caméras de vidéosurveillance sont désormais systématiquement déployées pour contrôler les populations, indépendamment de leur impact sur la vie privée et les libertés civiles.

Dès le début de la pandémie, les gouvernements ont utilisé le Covid-19 pour justifier un recours encore plus important à la surveillance numérique, présentée comme indispensable pour contrôler le respect des mesures de distanciation sociale. Les vols de drones, parfois équipés de systèmes d’imagerie thermique, se sont multipliés. Les applications de traçage du Covid-19 peuvent surveiller nos moindres mouvements et collecter d’énormes quantités de données sur notre vie quotidienne. Beaucoup d’États se sont lancées dans une politique de surveillance à outrance. De leur côté, des firmes technologiques avides de profits se sont empressées d’utiliser la crise sanitaire mondiale pour mieux vendre leurs outils biométriques comme la reconnaissance faciale ou les scans rétiniens, présentés comme entièrement fiables et plus nécessaires que jamais. Comme si des outils de surveillance pouvaient apporter la solution à un problème de santé.

Nous avons tous droit au respect de la vie privée. Tout atteinte à ce droit a des répercussions importantes pour d’autres droits fondamentaux, tels que le droit à la vie familiale, la liberté d’expression, la liberté de réunion, de mouvement et de religion. Pour les personnes actives dans les mouvements sociaux, savoir que chacun de leurs pas est potentiellement surveillé peut avoir un effet paralysant sur leur engagement et sur la forme que prennent leurs luttes.

Cette enquête se concentre sur trois pays – la France, l’Espagne et le Royaume-Uni – où les technologies de surveillance ont été systématiquement intégrées et normalisées dans les pratiques de maintien de l’ordre, contribuant souvent à renforcer les discriminations de classe et de race, sans aucun véritable débat public. Nous examinons les technologies utilisées et leur impact sur la société civile engagée. Nous mettons en lumière les profits massifs réalisés par les entreprises concernées. Pour finir, nous présentons quelques recommandations pour renverser la tendance en matière de surveillance de masse.

Les gouvernements ont utilisé la pandémie de Covid-19 pour justifier une extension massive de l’utilisation d’outils de surveillance numérique, arguant que ces outils étaient nécessaires pour imposer les mesures de distanciation sociale et de contrôle épidémiologique.

PAYS

Cette enquête se concentre sur trois pays – la France, l’Espagne et le Royaume-Uni – où les technologies de surveillance ont été systématiquement intégrées et normalisées dans les pratiques de maintien de l’ordre, contribuant souvent à renforcer les discriminations de classe et de race, sans aucun véritable débat public.
UK
France
Spain
Espagne
  • Le Covid-19 a servi de prétexte pour accélérer le déploiement des technologies et outils numériques et des politiques et processus associés, même si dès avant la pandémie, l’État espagnol avait déjà engagé la transformation de son modèle de sécurité en un modèle de surveillance de masse.
  • Le concept de « ville intelligente » est une excuse pour imposer aux gens les technologies de surveillance normalisées et légitimées pendant la crise sanitaire.
  • Depuis 2018, l’Espagne participe à un projet appelé AI MARS qui vise à mettre en œuvre un système de surveillance et de contrôle basé sur la 5G, l’intelligence artificielle et la reconnaissance faciale pour identifier les comportements « irréguliers ». Les forces de l’ordre y jouent un rôle clé.
  • Les technologies de surveillance et de contrôle pourraient se trouver connectées aux centres de commandement et de contrôle de la police, donnant encore plus de pouvoir à l’État et aux forces de l’ordre pour contrôler les populations .
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France
  • La pandémie a servi de prétexte au déploiement de nouvelles technologies de surveillance, en particulier les drones. Ces appareils ont également été utilisés pour surveiller des manifestations.
  • Le projet de loi sur la sécurité globale, qui renforce les pouvoirs de surveillance de nombreux acteurs de la sécurité en France, est dénoncé comme liberticide par de nombreuses ONG. Le projet de loi légalise également la surveillance par drone. Le Conseil d’État a déjà sanctionné la police française pour avoir utilisé cette technologie illégalement à plusieurs reprises.
  • La technologie de reconnaissance faciale reste illégale en France mais son utilisation expérimentale se développe à l’approche des Jeux olympiques de Paris en 2024. Des algorithmes sont désormais déployés dans de nombreuses villes qui – couplés à la vidéosurveillance – permettent d’identifier des véhicules ou des personnes.
  • Fin 2020, plusieurs décrets ont étendu les pouvoirs des services de renseignement qui peuvent ficher de manière extrêmement détaillée des personnes en fonction de leurs idées politiques ou pour leur simple participation à une manifestation.
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Royaume-Uni
  • Le gouvernement du Royaume-Uni a la réputation de recourir massivement à la surveillance, et c’est à juste titre : Londres compte une caméra de vidéosurveillance pour 14 habitants.
  • Le recours à la surveillance par l’État britannique n’a rien de nouveau. En tant que puissance coloniale, l’Empire britannique s’est largement appuyé pendant plusieurs siècles sur la surveillance d’État pour soumettre les peuples occupés à son contrôle et les pacifier. Aujourd’hui, la surveillance est utilisée d’une manière racialisée et classiste, pour contrôler certaines sections de la population au Royaume-Uni.
  • La police utilise la législation anti-terrorisme pour procéder à des « fouilles numériques » sur des militants politiques aux frontières britanniques. Elle utilise des technologies d’extraction de données et d’extraction de nuages pour examiner les appareils saisis. Ces technologies permettent d’extraire des données de services de serveurs tiers. Des consultants privés travaillant pour la police britannique clament haut et fort qu’ils peuvent même pirater les services de messagerie sécurisée tels que Telegram.
  • Il n’existe aucune loi restreignant l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale au Royaume-Uni. Par conséquent, cette technologie a été déployée dans des rues bondées par la police britannique et par le conseil municipal de l’un des quartiers de Londres.
  • La police britannique sait très bien que la reconnaissance faciale en direct est défectueuse dès lors qu’il s’agit d’identifier des personnes de couleur, mais cette technologie dangereusement défectueuse reste utilisée.
  • Les forces de police britanniques ont considérablement accru leur recours à des drones pendant les confinements liés au Covid-19. Les drones sont désormais utilisés de manière routinière pour surveiller les manifestations politiques.
  • La police britannique a utilisé des IMSI-catchers pour intercepter les données des téléphones portables des manifestants au Royaume-Uni. Au moins neuf entités de la police britannique sont équipées de la technologie IMSI-catcher.
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Les vols de drones se sont multipliés, parfois équipés d’une caméra thermique pour mesurer la température corporelle. Des applications de suivi Covid-19 ont été introduites, qui sont susceptibles de surveiller tous nos mouvements et d’obtenir d’énormes quantités de données sur notre vie privée. L’une des technologies les plus invasives est l’utilisation d’outils biométriques de reconnaissance faciale ou de scanners rétiniens.

TECHNOLOGIES

Surveillance de l’espace public: cameras de surveillance et d’enregistrement audio

« Les caméras diffusent souvent leurs images via Internet, ce qui permet aux opérateurs de surveiller à distance les flux de caméras de sécurité. Dans certains cas, les systèmes de surveillance sont payés et exploités par les municipalités elles-mêmes. Mais dans d’autres cas, des résidents et des entreprises partagent des enregistrements des caméras de surveillance avec les agents de police. » Electronic Frontier Foundation

De quoi il s’agit : Les systèmes de vidéosurveillance, également connus sous le nom de télévision en circuit fermé, sont un système de surveillance qui permet à des organismes publics et des entreprises privées de garder toujours un œil sur nous (et pour certains aussi une oreille). Les systèmes de vidéosurveillance contiennent des moniteurs et des caméras qui permettent de visualiser des événements en direct, ainsi que d’enregistrer et archiver les séquences pour une utilisation ultérieure.

Comment ça marche : Une caméra en direct capte des images et du son qui sont ensuite transmis par câble ou sans fil sous forme de signal à un écran. Au centre de vidéosurveillance, il peut y avoir des appareils d’enregistrement et d’affichage qui stockent toutes les données captées par les caméras.

Pourquoi cela pose problème : Outre des préoccupations évidentes en matière de respect de la vie privée, l’une des principales critiques adressée à la vidéosurveillance est qu’elle n’a pas fait la preuve de son efficacité, quand bien même l’une des principales raisons du déploiement de ces caméras est l’objectif de réduire la petite délinquance. Mais l’efficacité de la vidéosurveillance à cet égard n’a pas encore été démontrée.

Surtout, la technologie de vidéosurveillance signifie moins de liberté. Lorsque les citoyens sont surveillés par les autorités, ils font davantage attention à ce qu’ils font et sont moins libres.

Plus d’information:

ACLU

EFF

 

Logiciels de prédiction de crimes

« La technologie de prédiction de la criminalité reproduit les injustices et cause des dommages réels. » Coalition for critical technology

De quoi il s’agit : La police prédictive est l’utilisation de logiciels par les forces de l’ordre pour sélectionner les quartiers, rues ou pâtés de maisons où ils doivent concentrer leurs ressources ou pour identifier des individus sur lesquels enquêter. Alimentés en données et en dossiers par les forces de l’ordre, des algorithmes son censés prédire dans quelle zone un crime aura le plus de chances de se produire.

Comment ça marche : La police prédictive analyse une quantité massive d’informations pour en déduire quand et en quels lieux un crime est susceptible de se produire. L’algorithme indique au service de police d’envoyer des agents à un endroit précis, à une heure ou un jour précis, à la recherche de délinquants potentiels. Cela signifie que la police est prédisposée à suspecter toute personne qui se trouve dans cet endroit à ce moment-là. Pour résumer, les logiciels de police prédictive identifient les endroits où des arrestations et des crimes ont déjà eu lieu le plus souvent en moyenne, et prescrivent à la police d’y retourner.

Pourquoi cela pose problème : La police prédictive ne tient compte que des crimes qui sont signalés, et concentre les ressources policières dans ces communautés. Il devient donc plus probable que la police découvre d’autres « crimes ». Cela crée un cercle vicieux qui fait de la police prédictive une prophétie auto-réalisatrice et finit par renforcer les préjugés raciaux et criminaliser certains groupes spécifiques. La plupart du temps, il s’agit de groupes extrêmement vulnérables. Ces outils tendent à renforcer les discriminations raciales dans les opérations de contrôle des forces de l’ordre.

Plus d’information:

VICE | Florida Tech Online | The Verge

Surveillance par drone

« Grâce à sa capacité de zoom précis à courte distance, la surveillance aérienne permet, associée à d’autres technologies d’identification automatisée, de cataloguer sans effort les individus et leurs activités. » POGO (The Project On Government Oversight)

De quoi il s’agit : La surveillance par drone est l’utilisation de véhicules aériens sans pilote   qui captent des images et des vidéos afin de recueillir des informations sur des cibles spécifiques, qui peuvent être des individus, des groupes ou des environnements. Il existe des centaines de types différents de drones. Ils peuvent être aussi grands que des avions commerciaux ou aussi petits que des mouches, et incluent aussi bien des avions pilotés à distance par l’homme que des véhicules autonomes autoguidés.

Comment ça marche : Les drones peuvent être utilisés par des particuliers ou des entreprises privées. Ils peuvent être équipés de caméras thermiques haute résolution, voire avec la technologie de reconnaissance faciale et un équipement audio. Les particuliers peuvent faire fonctionner des drones à l’aide de télécommandes ou de smartphones.

Pourquoi cela pose problème : Notre vie privée est violée par ces objets volants indésirables qui peuvent enregistrer nos mouvements et capter des images à tout moment, à notre insu et sans notre permission. La surveillance par drone a un fort effet dissuasif sur les populations. Il est bien établi que les personnes observées ont tendance à se comporter différemment de celles qui ne le sont pas.

La technologie des drones peut être utilisée sur la base d’une approche de classe ou racialisée pour espionner des populations particulières et surveiller des leaders militants.

Plus d’information:

EFF | Surveillance Drones

ACLU | Protecting Privacy From Aerial Surveillance: Recommendations for Government Use of Drone Aircraft

POGO (Project On Government Oversight) | These Police Drones are Watching You

ACLU | Protecting Privacy From Aerial Surveillance: Recommendations for Government Use of Drone Aircraft

reconnaissance automatique des plaques mineralogiques (ANPR)

« Les informations captées par les lecteurs – y compris le numéro de la plaque d’immatriculation et la date, l’heure et le lieu de chaque enregistrement – sont collectées et parfois regroupées dans des systèmes partagés régionaux. En conséquence, d’énormes bases de données d’informations sur la localisation d’automobilistes innocents se développent rapidement. Ces informations sont souvent conservées pendant des années, voire indéfiniment, avec peu ou pas de restrictions de protection. » ACLU (Union américaine pour les libertés civiles)

De quoi il s’agit : La reconnaissance automatique des plaques minéralogiques est une technologie qui reconnaît automatiquement les plaques d’immatriculation des véhicules. Elle utilise les images des caméras de surveillance des forces de police, des collectivités locales et d’entreprises privées. Cette technologie permet à la police de suivre à la trace des véhicules en temps réel.

Comment ça marche : Lorsqu’un véhicule passe devant une caméra de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques, son numéro d’immatriculation est lu et il est instantanément vérifié s’il figure dans les bases de données de la police. L’enregistrement de tous les véhicules passant devant la caméra est conservé, même ceux qui ne figurent pas dans les fichiers de la police.

Pourquoi cela pose problème : Grâce à la technologie de reconnaissance automatique des plaques minéralogiques, la police et d’autres organismes étatiques ont la possibilité de connaître nos vies de manière détaillée grâce aux informations qu’ils compilent dans leurs bases de données. Les données de localisation peuvent révéler des informations extrêmement sensibles sur qui nous sommes et ce que nous faisons.

Plus d’information:

No-cctv.| What’s Wrong with ANPR

Crime and Justice | What’s wrong with ANPR?

The conversation |Number plate recognition: the technology behind the rhetoric

ACLU  | You are being tracked: How License Plate Readers Are Being Used To Record Americans’ Movements

reconnaissance faciale et technologie biométrique: collecte de données

« La reconnaissance faciale en direct dans les espaces publics est une méthode de surveillance de masse qui représente une énorme expansion de l’État de surveillance. Elle viole le principe démocratique fondamental selon lequel il ne peut y avoir de surveillance sans suspicion, en traitant toute la population comme suspecte. » Bigbrother Watch UK

De quoi il s’agit : La reconnaissance faciale est une technologie biométrique utilisée pour identifier une personne ciblée à travers une image ou une vidéo de son visage. Cette identification peut aussi être utilisée pour autoriser l’accès à une application, un système ou un service.

La reconnaissance faciale est une technologie en pleine expansion, utilisée par exemple par Facebook pour vous taguer dans les photos de l’anniversaire de mariage de vos parents. Elle est intégrée comme clé de sécurité dans de nombreux smartphones et tablettes et dans un nombre croissant d’appareils électroménagers. Elle est utilisée pour reconnaître votre visage dans les aéroports, ou pour valider vos transactions sur certains sites web et dans certains magasins.

Comment ça marche : Lorsqu’ils sont utilisés par les forces de police, les systèmes de reconnaissance faciale capturent une image ou une séquence vidéo et les comparent aux bases de données de la police. Celles-ci peuvent vérifier si les données biométriques de la personne correspondent à la séquence de la base de données.

Pourquoi cela pose problème : La technologie de reconnaissance faciale permet à des entreprises et à des États d’étendre la surveillance des populations à un niveau sans précédent, et d’utiliser ces informations pour mettre en place des systèmes de contrôle social encore plus oppressifs. La reconnaissance faciale peut être utilisée pour cibler des personnes impliquées dans des mouvements sociaux, ou pour imposer la ségrégation raciale des populations. C’est un outil de surveillance indiscriminé, qui peut être utilisé pour surveiller tout le monde, tout le temps. Dans la grande majorité des pays où cette technologie est utilisée, elle l’est sans cadre juridique ou réglementaire clair. Ce vide juridique ouvre la porte à tous les abus.

Plus d’information:

Forbes | The Major Concerns Around Facial Recognition Technology

Electronic identification  | Face Recognition: how it works and its safety

The documentary, Coded Bias (2020),

IMSI Catchers

« Si les forces de l’ordre connaissent déjà le numéro IMSI d’un certain téléphone et d’une certaine personne qu’elles essaient de localiser, elles peuvent programmer ce numéro IMSI dans le [IMSI-catcher], et celui-ci leur dira si ce téléphone est à proximité. » The Intercept

De quoi il s’agit : Un IMSI-catcher (IMSI est l’acronyme de International Mobile Subscriber Identity), également connu sous le nom de « stingray », est un outil de surveillance utilisé secrètement par les forces de l’ordre pour repérer des téléphones. Cette technologie peut être utilisée pour identifier ceux qui participent à des manifestations politiques ou des événements publics. Elle permet à celui qui l’utilise d’accéder à vos appels et à vos messages, voire de les modifier.

Comment ça marche : Les IMSI-catchers sont des appareils qui opèrent comme de fausses tours de téléphonie mobile, qui incitent les téléphones à se connecter à elles, ce qui leur permet d’enregistrer tous les téléphones dans son environnement immédiat. Lorsqu’un téléphone se connecte à la fausse tour téléphonique, son numéro IMSI est révélé, et la police peut connaître l’identité de son propriétaire, accéder à toutes les communications de l’appareil et les enregistrer. Toutes les communications de la personne ciblée passent par l’IMSI-catcher et peuvent être enregistrées, lues et écoutées.

Pourquoi cela pose problème : Les IMSI-catcher sont des outils de surveillance intrusifs dont l’utilisation n’est pas réglementée. Ils sont souvent déployés en secret, sans base juridique claire, et sans gardes-fou ou mécanismes de supervision. Leur utilisation porte atteinte au droit à la vie privée, à la liberté d’expression et à la liberté de réunion et d’association.

Plus d’information:

Privacy International | IMSI Catchers

Privacy International | IMSI Catchers Analysis (pdf)

The Intercept | How Cops Can Secretly Track Your Phone

smartphones et extraction de données

De quoi il s’agit : La technologie d’extraction des données de téléphones portables repose sur la connexion physique de l’appareil portable à analyser à un dispositif externe qui extrait, analyse et affiche les données contenues dans le téléphone ciblé. Un grand nombre d’entreprises fournissent aux forces de police des technologies pour extraire des données d’appareils électroniques.

Selon Privacy International, « l’extraction dans le nuage (ou analyse dans le nuage) est la capacité d’accéder à, extraire, analyser et conserver des données stockées dans le nuage (ou cloud), un terme largement utilisé par les entreprises technologiques pour désigner le stockage à distance de données d’applications ou d’appareils, généralement sur les serveurs d’une société tierce. Parmi les exemples : Dropbox, Slack, Instagram, Twitter, Facebook, les produits Google tels que My Activity, Uber et Hotmail. »

Comment ça marche :  En connectant un smartphone (ou un appareil similaire) confisqué à un individu, la police et d’autres organismes étatiques peuvent télécharger toutes ses données et son contenu. Un rapport est généré fournissant des détails sur les messages texte, la localisation et l’historique des appels. La technologie de « Cloud Extraction » (extraction dans le nuage) peut même accéder à des applications tierces, comme WhatsApp et Facebook.

Pourquoi cela pose problème : La technologie d’extraction de données permet à la police d’effectuer une « fouille numérique » des personnes. Le téléchargement de données à partir du téléphone d’un individu peut révéler des données profondément personnelles et permet aux organismes d’État de s’immiscer encore davantage dans notre vie privée. Cette technologie est utilisée de manière disproportionnée contre certaines communautés et peut être utilisée pour réprimer la contestation.

La technologie actuellement disponible ne rend pas possible d’isoler des données spécifiques. Ainsi la police a accès à des quantités illimitées de données de l’appareil de l’utilisateur. Toutes les données sont extraites, qu’elles soient pertinentes ou non pour la situation en question. Actuellement, il n’existe pas de cadre juridique clair sur la manière dont ces informations doivent être conservées, sur la quantité d’informations pouvant être extraites et sur les circonstances où cette extraction est autorisée.

Une fois les données extraites, toutes les informations sont stockées par les services de police dans leurs bases de données, la plupart du temps de manière non cryptée et facilement accessible, et souvent sans autorisation judiciaire.

Plus d’information :

Privacy International | What types of data can law enforcement extract my phone

Privacy International |A technical look at Phone Extraction

Privacy International | What types of data can law enforncement extract my phone

piratage gouvernemental : équipements d’espionnage et extraction de données

« Un nombre croissant de gouvernements dans le monde, dont celui du Royaume-Uni, ont recours au piratage pour faciliter leurs activités de surveillance. Pourtant, le piratage génère des risques spécifiques et sérieux pour notre vie privée et notre sécurité. Il est beaucoup plus intrusif que toute autre technique de surveillance, permettant d’accéder à des informations suffisantes pour établir le profil détaillé d’une personne, ainsi que de modifier ou de supprimer ces informations. En outre, non seulement le piratage porte atteinte à la sécurité des systèmes ciblés, mais il peut également compromettre l’intégrité de l’internet dans son ensemble. Pour ces raisons, Privacy International a porté une attention toute particulière à cette question et cherche à bloquer le recours à ces méthodes par la voie judiciaire. » Caroline Wilson Palow, directrice juridique de Privacy International

De quoi il s’agit : Le piratage gouvernemental désigne l’exploitation par ou pour le compte de gouvernements de vulnérabilités dans les systèmes de smartphones ou d’ordinateurs portables (médias sociaux, courriels) pour accéder à des informations qui sont normalement cryptées ou inaccessibles.

Comment ça marche : Par le déploiement de logiciels malveillants ou « malware » – des programmes informatiques conçus pour s’infiltrer dans l’appareil d’un utilisateur. Le logiciel malveillant peut modifier l’appareil afin de contrôler et de surveiller les données personnelles et l’activité numérique de l’utilisateur.

Pourquoi cela pose problème : Le piratage de nos appareils constitue une attaque contre notre vie privée. Il met un pouvoir énorme entre les mains des États, qui peuvent utiliser les données ainsi recueillies pour contrôler les populations.

Plus d’information:

Privacy International | Government Hacking

Access Now | Government Hacking (pdf)

CASE STUDIES

PROJET SAFE CITY : NICE, CAPITALE FRANÇAISE DE LA SURVEILLANCE

La ville de Nice, cinquième ville de France par sa population, est aujourd’hui la plus étroitement surveillée du pays avec plus de 3000 caméras de vidéosurveillance.

Dès 2008, le maire Christian Estrosi a fait de la surveillance numérique une priorité. En 2016, après les attentats du 14 juillet qui ont fait 86 morts à Nice, il a franchi une nouvelle étape en s’appuyant sur des technologies encore plus intrusives.

La ville utilise plusieurs logiciels d’analyse automatique d’images. La collectivité a installé des dizaines de boutons d’alerte chez les commerçants locaux et a tenté de déployer une application de signalement. Nice est la première ville à avoir expérimenté la reconnaissance faciale en France en 2019. La ville a également participé à un projet avorté de reconnaissance faciale dans des lycées.

SURVEILLANCE PAR DRONE D’ÉVÉNEMENTS PUBLICS ET D’EXPULSIONS

Pendant le confinement en Espagne, plusieurs entités des forces de l’ordre ont utilisé des drones pour contrôler et surveiller la population. Les drones ont été utilisés par de nombreuses forces de police locales pour informer les citoyens mais aussi pour surveiller des expulsions et des événements publics de masse. Certains des drones mobilisés, comme ceux de la police municipale de Madrid, sont même équipés de caméras thermiques, capables de mesurer la température corporelle pour détecter les personnes ayant de la fièvre, que celle-ci soit due au Covid-19 ou à d’autres infections plus anodines.

La pandémie n’a fait qu’exacerber la tendance croissante à l’utilisation des drones comme mécanisme de contrôle. Dans l’État espagnol, celle-ci a commencé en 2018 lorsque la police catalane a utilisé des drones pour contrôler l’espace aérien durant le Mobile World Congress à Barcelone. En octobre 2019, la police régionale a utilisé ses six drones DJI pour surveiller les grandes manifestations contre la condamnation à la prison d’hommes politiques et dirigeants indépendantistes catalans. Ces appareils télécommandés fournissent des images complémentaires à celles des hélicoptères de la police, également équipés de caméras haute résolution.

MONITORING UK DEMONSTRATIONS USING LIVE FACIAL RECOGNITION

Police in the UK have already Live Facial Recognition (LFR) to monitor political protest,  and at the policing of large public events.

For example, South Wales Police has used LFR on at least 61 occasions since 2017 at concerts, shopping centres, sporting events and at least one political protest. In 2018, this police force arrested 22 people after they were identified through facial recognition technology.

The use of LFR against antimilitarist demonstrators at a protest held outside the DPRTE arms exhibition at Cardiff’s Motorpoint Arena signalled a new phase of high-tech police repression of protest in the UK and made clear that one of the functions of LFR for police forces in the UK is the control of political dissent.

Additionally, all UK police forces currently have the ability to make searches of the Police National Database (PND) using facial recognition technology, that gives police the capability to match CCTV images with images stored on the PND. This is referred to as ‘facial searching’. The database includes images of people who have never been convicted of any crime.

« FOUILLES NUMÉRIQUES » PAR LA POLICE BRITANNIQUE

Lorsque des personnes sont arrêtées, contrôlées aux frontières britanniques ou que leur domicile fait l’objet d’une perquisition, la police utilise souvent ses pouvoirs pour saisir  téléphones, tablettes, ordinateurs, cartes mémoire et cartes SIM, et les conserve pour tenter d’en extraire des informations. Cette procédure équivaut à une « fouille corporelle numérique » par les agents de police. La procédure d’extraction est effectuée à l’aide de logiciels développés par des entreprises comme la firme israélienne Cellebrite, utilisés par de nombreuses forces de police dans le monde pour déverrouiller des smartphones et en extraire des données.

La police britannique se fonde sur l’annexe 7 de la loi sur le terrorisme pour saisir des appareils aux frontières du pays. L’annexe 7, entrée en vigueur en 2000, permet à la police d’arrêter des personnes à leur arrivée ou à leur départ du Royaume-Uni et de les interroger afin de déterminer si elles sont susceptibles de préparer des actes terroristes. Ce dispositif donne à la police des pouvoirs supplémentaires par rapport aux interrogatoires conventionnels : il est illégal, dans le cadre de l’annexe 7, de répondre « Pas de commentaire » ou de garder le silence. Des personnes peuvent être arrêtées, poursuivies et emprisonnées si elles refusent de donner une réponse.

Bien qu’en théorie les questions doivent être liées à une investigation antiterroriste, dans la pratique des individus ont été interrogés sur toute une série de sujets sans rapport avec des organisations « terroristes » illégales. Certains par exemple ont été interrogés sur leurs croyances religieuses, leur vie personnelle, leur participation à des manifestations et leur engagement politique. En vertu de l’annexe 7, la police a également le pouvoir de confisquer les appareils électroniques et d’exiger leurs mots de passe, et elle a le pouvoir de procéder à des arrestations si les mots de passe ne sont pas donnés.

Selon Kevin Blowe, coordinateur du Network for Police Monitoring (Netpol) : « L’annexe 7 est principalement utilisée, et de loin, contre des musulmans engagés politiquement, en particulier sur les questions de politique étrangère ou de sécurité. C’est un pouvoir de police fondamentalement islamophobe. Cependant, cet outil et le pouvoir qui va avec sont utilisés pour surveiller toute personne dont la perspective politique dépasse les frontières, par exemple la solidarité avec les migrants ou le soutien aux luttes pour l’indépendance comme celle des Palestiniens ou des Kurdes. Sont également ciblés les rassemblements de militants de différents pays qui contestent que le capitalisme puisse apporter des solutions au changement climatique, aux conflits ou à la pauvreté mondiale. C’est pourquoi il est impossible de considérer l’utilisation de l’annexe 7 comme autre chose qu’un outil de police politique. »

OPÉRATION PANDORA : INTERCEPTION DES COMMUNICATIONS DE MILITANTS POLITIQUES EN ESPAGNE

La surveillance des militants par les forces de police est fréquente en Espagne. Certains cas méritent cependant une mention spéciale en raison de leur gravité et de leurs conséquences extrêmement dommageables pour le droit à la vie privée et le secret des communications. La surveillance par l’interception des communications et l’extraction de données des appareils personnels tels que téléphones portables, tablettes et ordinateurs, a été particulièrement dure à l’encontre des militants politiques anarchistes et des mouvements indépendantistes basques et catalans, bien que certains dirigeants syndicaux et d’autres militants politiques aient également été surveillés de la même manière.

Entre 2013 et 2015, 68 personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une série de macro-opérations contre des groupes anarchistes. Certaines des personnes arrêtées avaient été soumises sur des longues durées, parfois pendant plusieurs années, à des écoutes policières particulièrement invasives et préjudiciables. La plupart des conversations présentées comme preuves au tribunal étaient de nature intime ou liées à des réseaux affectifs et amicaux. Un autre cas récent d’écoute policière de dissidents politiques est l’enquête menée contre les soi-disant Comités de défense de la République (CDR), des groupes de base indépendantistes catalans, qui a impliqué le placement de dispositifs GPS sur des véhicules afin de suivre leurs mouvements.

LE CAS DE LISA : COLLECTE ILLÉGALE D’ADN

La police régionale catalane a admis avoir dérobé des objets personnels – comme des brosses à dents – à des militants politiques afin d’extraire leur ADN. Le recours à ces méthodes par la police en Catalogne pour renforcer leur contrôle sur les mouvements sociaux n’était qu’une rumeur, mais celle-ci a fini par être corroborée à l’occasion du procès contre Lisa, une anarchiste allemande accusée d’un braquage de banque. Selon ses avocats, des profils génétiques ont été obtenus de manière potentiellement illégale et sans l’autorisation d’un juge. Mais c’est le Pays basque qui a été le terrain d’essai historique pour la collecte d’ADN à des fins politiques. La police a commencé à utiliser des tests génétiques dans le cadre de procédures judiciaires au début des années 2000 pour inculper des dizaines de jeunes, dont certains purgent encore de longues peines de prison de 20 à 30 ans.

UTILISATION DE LA TECHNOLOGIE DE NSO POUR ESPIONNER LES DIRIGEANTS INDÉPENDANTISTES CATALANS

Durant l’été 2020, une enquête de CitizenLab a révélé l’utilisation du logiciel espion Pegasus pour espionner les archives, les photographies, l’historique de navigation web, les courriels et d’autres données de leaders et de militants indépendantistes catalans, dont le président du Parlement catalan Roger Torrent. Le téléphone du président Torrent aurait été infiltré par le biais d’un appel manqué sur son Whatsapp en 2019. Il a immédiatement accusé l’État espagnol d’être derrière l’attaque de son téléphone, ajoutant que celle-ci avait très probablement eu lieu sans autorisation judiciaire. De fait, selon un ancien employé de NSO, le logiciel espion a été acquis par les services de sécurité espagnols par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur en 2015.

Le groupe NSO a proposé aux États, dans le cadre de la gestion de la pandémie, un nouvel outil d’analyse de big data pour cartographier les mouvements des personnes et de leurs contacts, dans le but d’aider à endiguer le virus. Ces derniers temps, militants et avocats font état d’une transformation de techniques classiques de surveillance policière de l’environnement numérique, avec l’utilisation de technologies de phishing, d’usurpation de courrier et d’infiltration numérique par le biais de courriers électroniques ou via les réseaux de messagerie tels que Whatsapp ou Telegram. En octobre 2020, le journal catalan de base La Directa a mis en lumière l’usurpation d’au moins 11 comptes de messagerie d’organisations politiques, de mouvements de jeunesse, de lieux communautaires et d’unions de locataires. Plus de 60 faux courriels ont été envoyés avec l’objectif clair de recueillir des informations sur les activités et les documents internes de ces organisations.

ENTREPRISES

La pandémie de Covid-19 a renforcé la tendance aux collaborations public-privé, à travers lesquelles gouvernements et entreprises unissent leurs forces pour exercer une nouvelle forme de contrôle social par le biais de la technologie,  au nom de la santé et de la sécurité publiques.

WIRELESS LOGIC

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

XIPTIC SOLUCIONS

SIÈGE GENERAL: Spain
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie de reconnaissance faciale pour contrôler l’accès et la Présence physique.
PRÉSENCE: En Espagne, contrat avec un lycée en Catalogne.

YUNEEC

SIÈGE GENERAL: China
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Drones
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, contrats avec les polices du Pays de Galles Sud et du Hampshire.

VOYAGER LABS

SIÈGE GENERAL: Israël
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Voyager Analytics, un système capable d’analyser des données pour déterminer les réseaux relationnels, le comportement et les références d’un individu particulier, les intérêts d’un groupe, ses liens et ses membres, ainsi que le rôle joué par chacun d’entre eux, les figures clé pour certains événements et le degré de menace qu’elles représentent ou non. Un autre produit de l’entreprise, Voyager Check, utilise l’apprentissage automatique et des algorithmes en langage naturel pour générer des alertes ou répondre à des questions spécifiques.
PRÉSENCE: En Espagne, contrats avec la police catalane et avec le Centre de Communications et de Technologie de Catalogne.
PARTENAIRES: S21sec (distributeur)

VODAFONE

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

VERIDAS

SIÈGE GENERAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologies d’identification biométrique faciale et vocale.
PRÉSENCE: En Espagne, contrat avec la banque BBVA.
PARTENAIRES: Relations commerciales avec das-NANO et BBVA.

THALES SA

SIÈGE GENERAL: France
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance faciale.
PRÉSENCE: Monde entier. En Espagne, Thales a un contrat avec l’aéroport Barajas de Madrid, et ses technologies sont utilisées aux frontières de Ceuta et Melilla. En France, l’entreprise a développé des projets de ‘Safe City’ (ville sûre) et des drones. En Septembre 2020, un drone Watchkeeper WK 450 conçu par Thales et Elbit a été utilisé par l’armée britannique pour une opération de surveillance à la frontière franco-britannique.
FILIALES: Sa technologie de reconnaissance faciale est développée à travers une filiale appelée Thales Digital Identity and Security. L’entreprise a des relations étroites avec IECISA et Gunnebo. Thales a absorbé en 2019 Gemalto, spécialiste franco-néerlandais de la biométrique.

TELENT TECHNOLOGY SERVICES

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

SOFTCAT PLC

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

SPECIALIST COMPUTER SERVICES PLC

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

SOCIEDAD IBÉRICA DE CONSTRUCCIONES ELÉCTRICAS, S.A. -SICE- owned by ACS Group

SIÈGE GENERAL: Espagne, propriété de ACS Group (Espagne)
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Caméras de surveillance qui détectent certains comportements humains.
PRÉSENCE: En Espagne, contrat avec la municipalité de Madrid.

SEVEN TECHNOLOGIES (DATONG PLC)

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni, propriété de DATONG PLC (Royaume-Uni)
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE:IMSI-catcher.
PRÉSENCE:Au Royaume-Uni, contrat avec la police métropolitaine.

S21SEC

SIÈGE GENERAL: Spain
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Plateforme numérique pour l’exploitation et l’analyse de sources d’information publiques et privées.
PRÉSENCE: En Espagne, contrats avec la police catalane « Mossos d’ Esquadra », et participation au projet Caper financé par l’Union européenne.
PARTENAIRES: Relation étroite avec Voyager Labs.

QRO EQUIPMENT/ PETARDS

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

PAUKNER GROUP

SIÈGE GENERAL Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Drones
PRÉSENCE: Contrat en Espagne avec la Guardia Civil.

PARROT

SIÈGE GENERAL France
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Drones
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, Parrot a des contrats avec la police du Pays de Galles Sud. En France, l’entreprise fournit des drones au ministère des Forces armées. Les drones Parrot sont conçus pour des missions de reconnaissance et de renseignement. Les drones ANAFI de Parrot pèsent moins de 500 grammes, peuvent opérer de manière autonome pendant 30 minutes, et voler de jour comme de nuit. Ils sont capables de détecter des cibles de taille humaine avec une grande précision jusqu’à 2 kilomètres de distance.

PARK PLACE TECHNOLOGIES

SIÈGE GENERAL: États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

OXYGEN FORENSICS

SIÈGE GENERAL États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie numérique d’extraction et d’examen de données, depuis des serveurs de stockage en nuage, des drones, ou des objets connectés.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, la police métropolitaine liste Oxygen Forensics parmi ses fournisseurs.
PARTENAIRES: ElcomSoft

ORACLE

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

OPENTEXT

SIÈGE GENERAL: Canada
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie EnCase, qui peut déchiffrer des mots de passe et d’extraire des données d’une large gamme d’appareils portables.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, contrats avec la police du Cambridgeshire et d’Écosse.

OMNIVISION SEGURIDAD

SIÈGE GENERAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Systèmes photographiques basés sur l’intelligence artificielle, intégrés dans des systèmes de reconnaissance automatique de véhicules et de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: En Espagne, contrat avec la Guardia Civil.

OMEGA SECURITY

SIÈGE GENERAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance faciale
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, Omega Security est impliqué dans l’expérimentation de la reconnaissance faciale dans le centre commercial Broadway de Bradford avec Axis Communications et Customer Clever.
PARTENAIRES:
Axis Communications, Customer Clever.

NSO GROUP

SIÈGE GENERAL Israël
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Logiciel-espion Pegasus, un logiciel de surveillance capable d’accéder à vos données de téléphones portables et d’activer la caméra ou le micro en arrière-plan.
PRÉSENCE: 45 pays, dont le Bahrein, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Espagne. En Espagne, Pegasus a été utilisé par le gouvernement espagnol en 2015 pour espionner des hommes politiques catalans.
PARTENAIRES: Circles.

NORTHGATE PUBLIC SERVICES (NEC)

SIÈGE GENERAL:Royaume-Uni, propriété de NEC (Japon)
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: solutions de stockage pour données de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, Northgate est un partenaire historique de l’agence nationale d’amélioration de la police (National Police Improvement Agency, NPIA)

NICE Ltd.

SIÈGE SOCIAL: Israël
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Plateforme NICE Investigate, un logiciel de collecte et de stockage de données pour les forces de police.
PRÉSENCE: Contrats avec au moins 15 forces de police britanniques, dont celles de : Cleveland, Lancashire, Hampshire, Thames Valley, Surrey et Sussex. La technologie de NICE est également utilisée en Israël, Ouzbékistan et Kazakhstan.

NET VIEW SYSTEMS

SIÈGE SOCIAL: UK
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

MAGNET FORENSICS

SIÈGE SOCIAL: États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie AXIOM, plateforme pour récupérer des indices numériques.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, contrat avec la police métropolitaine
PARTENAIRES: Grayshift

NEOLOGY

SIÈGE SOCIAL: UK
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

NEC

SIÈGE SOCIAL: Japon
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance faciale.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, NEC a des contrats avec la police du Pays de Galles Sud et la police métropolitaine. Elle a fourni sa technologie à l’entreprise privée Argent pour la déployer dans le King’s Cross Estate à Londres.

NDI RECOGNITION SYSTEMS

SIÈGE SOCIAL:États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

MSAB

SIÈGE SOCIAL: Suède
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie XRY d’extraction de données sur le nuage.
PRÉSENCE: En contrat avec 97% des forces de police britanniques.

L3HARRIS

SIÈGE SOCIAL:États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie IMSI-catcher: Kingfish, StingRay et Crossbow
PRÉSENCE: Police britannique

JENOPTIK TRAFFIC SOLUTIONS, propriété de JENOPTIK

SIÈGE SOCIAL:Royaume-Uni, propriété de JENOPTIK (Allemagne)
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

INSIKT INTELLIGENCE

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: plateforme intelligente baptisée « INVISO », pour la détection en temps réel de jihadistes radicalisés sur les réseaux sociaux.
PRÉSENCE: Espagne. Insikt participe à plusieurs projets financés par l’UE auxquels participe aussi la Guardia Civil espagnole.

INSIGHT DIRECT

SIÈGE SOCIAL: États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

INDIGOVISION

SIÈGE SOCIAL:Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Logiciel de vidéosurveillance, qui intègre la technologie de reconnaissance faciale d’AnyVision. Caméras corporelles pour les agents de police .
PRESENCE: Au Royaume-Uni, IndigoVision a des contrats avec plusieurs forces de police, collectivités locales, aéroports et entreprises privées, dont l’aéroport de Birmingham, la NHS et le London City Airport.
PARTENAIRES: L’entreprise est propriété de Motorola Solutions (US) et partenaire de BriefCam (Israël) et AnyVision (Israël).

IDEMIA

SIÈGE SOCIAL:France
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « Technologie biométrique ». Idemia a notamment développé deux programmes logiciels. Le premier est capable de détecter automatiquement des plaques minéralogiques et des images, et d’identifier la couleur et la forme d’un véhicule. Le second permet de repérer des comportements définis comme suspects ou dangereux.
PRÉSENCE: Monde entier.
PARTENAIRE: Thales. Idemia a obtenu de l’Union européenne – avec une autre entreprise française, Sopra Steria – le contrat de réalisation d’une base de données biométrique pour les contrôles aux frontières de la zone Schengen. Le projet doit commencer en 2022.

HUAWEI

SIÈGE SOCIAL: Chine
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: vidéosurveillance avec reconnaissance faciale.
PRÉSENCE: Monde entier. En France, l’entreprise est présente dans la ville de Valenciennes. En Espagne, la municipalité de Barcelone a signé un accord avec Huawei pendant la Mobile World Expo de 2019.

HIKVISION

SIÈGE SOCIAL: Chine
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « vidéosurveillance et logiciel intelligent ».
PRÉSENCE: Monde entier. En France, l’entreprise annonce équiper 300 municipalités.

HERTA SECURITY

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance faciale
PRÉSENCE: Espagne, Uruguay, Thaïlande. En Espagne, contrats avec le Casino Gran Madrid et la station de bus Madrid Central.

GRUPO SABICO

SIÈGE SOCIAL:Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Système de reconnaissance faciale pour caméras de vidéosurveillance.
PRÉSENCE: En Espagne, utilisé lors du Grand Prix mondial moto en Aragon.
PARTENAIRES: Avigilon (Motorola Solutions)

GRUPO EXCEM

SIÈGE SOCIAL:Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Système pour surveiller et intercepter des communications appelé SILTEC par le Département catalan de l’Intérieur.
PRÉSENCE: Espagne, Chine, France, États-Unis et Israël. En Espagne, l’entreprise a un contrat avec le Département catalan de l’Intérieur et assiste l’armée espagnole pour la maintenance de la plateforme israélienne VERINT.
Dans la section Responsabilité sociale d’entreprise de son site web, elle donne une liste des institutions qu’elle soutient. La plupart sont des universités israéliennes.

GROUPE SÉCURITÉ SERVICE INDUSTRIE (GSSI)

SIÈGE SOCIAL: France
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Produit l’appareil de poche Suricatch, qui collecte les données d’International Mobile Equipment Identity (IMEI) et d’International Mobile Subscriber Identity (IMS) d’un téléphone.
PRÉSENCE: Dans le Royaume-Uni, GSSI a des contrats avec la police du Leicestershire, de Thames Valley et de Merseyside.

GRAYSHIFT

SIÈGE SOCIAL: États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie GrayKey, un logiciel d’extraction de données sur iPhone.
PRÉSENCE: 25 pays dans le monde. Au Royaume-Uni, les forces de police du Lancashire, Derbyshire et Nottinghamshire ont recours à ses services.
PARTENAIRES: Magnet Forensic

GENETEC

SIÈGE SOCIAL: Canada
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Fournit à ses clients le logiciel de reconnaissance faciale Better Tomorrow d’AnyVision.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, Genetec a des contrats avec la police du Hertfordshire et le conseil municipal de Manchester.
PARTENAIRES: AnyVision.

GDU Tech

SIÈGE SOCIAL: Chine
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Drone GDU SAGA, avec haut-parleur intégré pour diffuser des annonces et caméras thermiques pour mesurer à distance les températures corporelles.
Présence: Contrats en Espagne avec des agences de police de collectivités locales (Madrid, Barcelone, Parets del Valles, Sabadell et Matadepera).
PARTENAIRES: Droneless

FORTIER EUROPE

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Distributeur en Espagne et Suisse de produits d’équipements haut de gamme audio, vidéo et de télécommunications, comme l’Egobox, un système qui permet d’enregistrer des sons discrètement à distance.
PRÉSENCE: En Espagne, contrats avec plusieurs agences de police nationales et locales.
PARTENAIRES: L’entreprise a des liens étroites avec la firme britannique Cedar Surveillance.

FLOREAT ENERGIES

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

FLIR

SIÈGE SOCIAL:États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Compagnie d’armement, qui développe des technologies d’imagerie thermique compatibles avec certaines drones DJI et Parrot.
PRÉSENCE: Les drones DJI et Parrot sont utilisés par plusieurs forces de police britanniques.

FEDERAL SIGNAL

SIÈGE SOCIAL: États-Unis
TECHNOLOGIES DÉVELOPPÉES: « ATENEA » un système intégré qui contrôle tous les outils de signalement et de surveillance dans un véhicule d’urgence ou de police. « FEDRECOGNITION », un système de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Espagne, contrat avec la Guardia Urbana de Barcelone.

FACEWATCH INTERNATIONAL LTD

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance faciale.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, la technologie de FaceWatch est utilisée par Gordon’s Wine Bars. L’entreprise a également mené des expérimentations de sa technologie avec plusieurs forces de police et collectivités locales britanniques. Elle a également exporté sa technologie de reconnaissance faciale au Brésil.

FACEPHI BIOMETRIA

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « SelPhi », technologie de reconnaissance faciale pour les banques.
PRÉSENCE: En Espagne, contrat avec CaixaBank.

EYESIGHT TECHNOLOGIES

SIÈGE SOCIAL: Israël
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « Driver Sense », système de surveillance des automobilistes qui analyse les yeux, les paupières, les pupilles, la position de la tête et l’apparence d’un conducteur pour déterminer son degré d’attention dans la conduite et l’alerter sur un risque de distraction ou de somnolence.
PRÉSENCE: Espagne
PARTENAIRES: Relations commerciales avec Antolin Group en Espagne.

EVOLVE DYNAMICS

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Drone « Sky Mantis », doté d’une caméra thermique.
PRÉSENCE: contrats avec la police de Gwent et de Norfolk au Royaume-Uni.

EVITECH

SIÈGE SOCIAL:France
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « Logiciel de vidéosurveillance intelligente »
PRÉSENCE: En France, dans le port de Lyon depuis 2010.

EUROCOP SECURITY SYSTEMS

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « EuroCop Pred-Crime », un système de « prédiction et prévention du crime ».
PRÉSENCE: En Espagne, contrat avec la police locale de Castellon.

ELCOMSOFT

SIÈGE SOCIAL:Russie
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Sa technologie peut « permettre à des experts d’accéder à des informations protégées par mots de passe, verrouillées ou encryptées contenues dans une large gamme d’appareils et de services de nuage ».
PRÉSENCE: Contrats au Royaume-Uni avec la police écossaise, la police du Hampshire Police, du Bedfordshire, d’Irlande du Nord, le ministère de la Défense, l’Agence nationale du crime et le Serious Fraud Office (chargée des cas graves de fraude financière et de corruption).
PARTENAIRES: Oxygen Forensics

ELBIT SYSTEMS

SIÈGE SOCIAL: Israël
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Drones
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, l’agence britannique maritime et de garde-côtes a recours aux services d’Elbit. Le service aérien de la police nationale du Royaume-uni a mené des expérimentations avec des drones Elbit.
PARTENAIRES: Elbit a développé le drone Watchkeeper en partenariat avec Thales (France). Elbit est un important fournisseur de drones de l’armée israélienne.

DJI TECHNOLOGY

SIÈGE SOCIAL: ChinE
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Drones
PRÉSENCE: Plusieurs forces de police britanniques ont recours à DJI parmi lesquelles celles du Pays de Galles Sud, Kent, Cleveland, Devon et Cornouailles, Lincolnshire, Liverpool et Derbyshire. En Espagne, l’unité militaire d’urgence a acquis deux drones Agras pour la fumigation dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, et en 2019 des drones DJI ont été utilisés pour surveiller les manifestations contre la condamnation à la prison de leaders politiques catalans. En France, des drones DJI ont été utilisés pendant le confinement.
En Irak, des drones DJI ont été utilisés par Daesh comme engins explosifs. En Israël, les drones de l’entreprise ont été utilisés pour lâcher du gaz lacrymogène sur les manifestants de la Grande marche du retour à Gaza. Des drones DJI ont été utilisés pour surveiller des camps de réfugiés palestiniens à Jérusalem Est, et pour réprimer des manifestations anti-occupation dans le village cisjordanien de Nabi Saleh.

DIGITAL DETECTIVE

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Le logiciel NetAnalysis, qui peut récupérer des mots de passe enregistrés, des informations de carte de crédit, ainsi que les sites web qui ont été visités par les utilisateurs d’un appareil, en examinant certaines informations cachées comme les cookies et autres données techniques conservées par leur logiciel de navigation web.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, contrats avec plusieurs organismes : police écossaise, système national de santé NHS, police métropolitaine, police britannique des transports, ministère de la Défense, Quartier-général des communications du gouvernement, Royal Air Force et police militaire.

DEVERYWARE

SIÈGE SOCIAL:France
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « Géolocalisation, plateformes de gestion de crise et communication d’urgence ». L’entreprise a développé son logiciel Notico-Safe grâce à un financement de l’Union européenne pour la recherche-développement. Le logiciel est capable d’alerter les citoyens sur leurs smartphones en cas de danger ou de désastre naturel.
PRÉSENCE: En France, plusieurs lycées ont été équipés avec les logiciels de reconnaissance faciale de Deveryware.

DESIGN IT SOLUTIONS/PANOPTECH

SIÈGE SOCIAL:Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

DACOLL GROUP

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

CTRL4 ENVIRO

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « MDS » (Moniteur de distance sociale), un système capable d’analyser anonymement les images disponibles des caméras de vidéosurveillance dans des lieux publics afin de contrôler le respect de la distanciation sociale, l’utilisation appropriée des masques et la densité d’occupation de ces lieux.
PRÉSENCE: En Espagne, contrat avec la municipalité de Castelldefels.

COGNITEC

SIÈGE SOCIAL:Allemagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Logiciel de recherche faciale.
Présence: Au Royaume-Uni, Cognitec a un contrat avec le ministère de l’Intérieur pour équiper la base de données nationale de police avec un outil de recherche faciale. En France, le logiciel de Cognitec est utilisé pour effectuer des recherches dans les fichiers de police.

CLEARTONE

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

CIVICA

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

Cisco

SIÈGE SOCIAL:États-Unis
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance faciale. Cisco était initialement spécialisée dans les équipements de réseaux avant de se recentrer progressivement sur l’intelligence artificielle.
PRÉSENCE: En France, plusieurs lycées ont été équipés avec les logiciels de reconnaissance faciale de Cisco.

CIRCLES

SIÈGE SOCIAL: Israël
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Circles a développé un système capable d’exploiter le système de signalisation n°7 afin d’accéder à la localisation, aux données et aux communications de téléphones portables.
PRÉSENCE: La technologie de Circles est utilisée dans au moins 25 pays. L’entreprise a des contrats avec les gouvernements suivants : Australie, Belgique, Botswana, Chili, Danemark, Équateur, El Salvador, Émirats arabes unis, Estonie, Guinée équatoriale, Guatemala, Honduras, Indonésie, Israël, Kenya, Malaisie, Mexique, Maroc, Nigeria, Pérou, Serbie, Thaïlande, Vietnam, Zambie et Zimbabwe.
PARTENAIRES: NSO Group

CHROMA VISION

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec des forces de police britanniques.

CGI

SIÈGE SOCIAL: Canada
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Logiciel et équipements pour systèmes de recherche faciale.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, CGI est chargée par le ministère de l’Intérieur d’équiper la base de données nationale de la police.

CENTRIK

SIÈGE SOCIAL:Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Services de gestion de drones
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, l’entreprise a des contrats avec plusieurs forces de police.

CELLXION

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: IMSI-Catcher
Présence: Au Royaume-Uni, l’entreprise a des contrats avec les forces de police d’Avon & Somerset, West Midlands et la Police métropolitaine.

BAE SYSTEMS

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Système de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques. BAE Systems est aussi la plus importante entreprise d’armement de Grande-Bretagne.
PRÉSENCE: Contrat avec Home Office (ministère de l’Intérieur britannique) pour fournir un système national de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.

AXIS COMMUNICATIONS

SIÈGE SOCIAL: Suède propriété de CANON (Japon)
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: caméras vidéo. Axis intègre à son système le logiciel de BriefCam.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, l’entreprise a fourni des caméras vidéo pour une expérimentation de reconnaissance faciale dans un centre commercial de Bradford.

AERYON LABS

SIÈGE SOCIAL: Canada
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: drones à imagerie thermique.
PRÉSENCE: Au Royaume-Uni, la police du Lancashire a eu recours aux services d’Aeryon Labs.

BRIEFCAM

SIÈGE SOCIAL:Israël, propriété de CANON (Japon)
TECHNOLOGIES DÉVELOPPÉES: Technologie de reconnaissance faciale ; systèmes de vidéosurveillance ; reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation. Briefcam commercialise un paquet « ville intelligente » qui inclue la reconnaissance faciale et la reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation.
PRÉSENCE: Territoire occupé de Jérusalem Est, par le ministère israélien du Logement et de la Construction ; « Jerusalem Safe City ». Au Royaume-Uni, les produits BriefCam sont commercialisés par IndigoVision, Axis Communications et Reliance High Tech aux forces de polices britanniques, à des collectivités locales, à des établissements éducatifs et au service de santé national NHS. En France, l’entreprise est présente dans 30 villes dont Roubaix, Vannes, Nice et Nîmes.
PARTENAIRES: L’entreprise a des partenariats avec IndigoVision, Axis Communications et Reliance High Tech pour vendre ses produits au Royaume-Uni. Elle est actuellement la propriété de Canon (Japon)

CDW Ltd

SIÈGE SOCIAL: Royaume-Uni
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: Technologie de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques.
PRÉSENCE: Contrats avec les forces de police britanniques.

BISMART

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIE DÉVELOPPÉE: « Prédiction de crimes » pour les villes intelligentes afin de prévenir et détecter la consommation illégale de drogues. Cette solution utilise des modèles analytiques prédictifs et des senseurs pour surveiller l’espace public.
PRÉSENCE: Espagne

Bee The Data

SIÈGE SOCIAL: Espagne
TECHNOLOGIES DÉVELOPPÉES: Le système « Beehavior » analyse les comportements humains à partir de caractéristiques physiques sur un flux vidéo issu de caméras, en fonction d’objectifs commerciaux : « Beeye » est une technologie de reconnaissance faciale de masse.
PRÉSENCE: Espagne

FEUILLE DE ROUTE POUR UNE SÉCURITÉ HUMAINE NUMÉRIQUE

Il y a 25 ans, le Rapport sur le développement humain du PNUD définissait un important cadre de sécurité humaine, basé sur deux dimensions : la liberté de ne pas avoir peur, intrinsèquement liée à une menace pour la vie humaine et l’intégrité physique ; et la liberté de ne pas être dans le besoin, comprise comme la satisfaction des besoins humains fondamentaux (nourriture, santé et éducation). Cependant, nous avons encore aujourd’hui du mal à mettre en œuvre cette nouvelle notion de la sécurité intégrant les droits de l’homme et le développement.

L’une des raisons de ces difficultés est la relation de symbiose entre les gouvernements et le complexe militaro-industriel, qui privilégie une approche de la sécurité militarisée et basée sur la technologie pour faire face aux menaces auxquelles l’humanité est confrontée. Ce qui marginalise des solutions plus durables non militaires, non violentes et de transformation des conflits.

Dans ces conditions, l’urgence de la crise du Covid-19 a constitué une nouvelle opportunité pour ces types de partenariats public-privé d’étendre la pénétration des technologies militaires afin de surveiller et contrôler les voix contestataires, sapant les libertés civiles et les droits numériques.

Mais si notre relation avec la technologie peut être une expérience de violation de nos droits, elle peut aussi devenir une expérience de transformation. Le monde numérique donne davantage de pouvoir aux activistes, relie les luttes entre elles et crée des espaces pour partager des récits alternatifs au discours hégémonique, organiser des actions de plaidoyer et construire des mouvements. Nous devons créer des environnements numériques sûrs et radicalement démocratiques pour exercer nos droits humains et satisfaire nos besoins humains. Une feuille de route pour la sécurité numérique doit être tracée en tenant compte des recommandations suivantes :

Recommandations adressées aux autorités publiques:

Protéger les droits numériques. Nous exigeons le respect de la vie privée et de la liberté des personnes, ainsi que la protection des données personnelles. Cela passe par une utilisation démocratique de la technologie dans les espaces publics.

Interdire la surveillance biométrique de masse : Les technologies de reconnaissance faciale et autres outils qui utilisent des données biométriques sont extrêmement intrusifs dans la vie quotidienne des gens et violent les droits fondamentaux.

Interdire les pratiques invasives d’extraction de données de téléphones portables et les autres pratiques de piratage de la part des gouvernements qui sont utilisées pour cibler les militants des mouvements sociaux, les communautés racialisées et les migrants.

● Assurer la transparence, l’accès à l’information et la responsabilité des technologies numériques utilisées dans les espaces publics par les forces de l’ordre et les entreprises privées.

Cesser de faire des affaires avec les entreprises militaires, de sécurité et de cybersécurité israéliennes. Interdire l’importation et l’exportation de technologies de surveillance de masse qui ont été développées dans le contexte de l’occupation israélienne de la Palestine. Exclure des appels d’offres publics les entreprises qui fournissent la technologie utilisée par les forces israéliennes pour faire respecter la colonisation israélienne de la Palestine et le siège de Gaza. Cela devrait inclure toutes les entreprises citées dans la base de données des Nations Unies et impliquées dans les colonies israéliennes illégales.

Limiter le lobbying des entreprises d’influencer la sécurité publique. L’élaboration et la mise en œuvre des modèles de « villes intelligentes » et de « villes sûres » doivent intégrer une approche de la société civile, en tenant compte des droits fondamentaux. Les politiques publiques doivent être pilotées par le public qu’elles sont censées servir.

Recommandations adressées aux mouvements sociaux, aux militants et au grand public:

  • Protégez-vous de l’État de surveillance en améliorant vos compétences numériques et votre sécurité. Plus d’informations : www.privacytools.io ; www.eff.org/pages/tools ; www.securityinabox.org/en
  • Informez-vous sur les effets des technologies de surveillance numérique et créez des espaces pour discuter des effets de l’État de surveillance sur votre communauté. Par exemple, quelles données sont collectées et comment elles sont traitées; l’impact de la surveillance sur la liberté; et comment résister à l’introduction de nouvelles technologies par l’État et par les municipalités locales.
  • Exiger l’utilisation démocratique des technologies dans votre communauté et votre municipalité en réclamant des marchés publics responsables qui favorisent les droits de l’homme et la protection de l’environnement.